Deux devoirs ...

1-Écriture de la 4 ième de couverture d'un recueil qui contiendrait une ou quelques nouvelles.

2- Évaluation : Ecrire la partie centrale d'un récit fantastique.

Sujet de devoir :

Voici le début et la fin d'une nouvelle fantastique. Écrivez les épisodes manquants, en respectant les caractéristiques du texte fantastique.

Début :

Quand le temps de ses examens fut proche, Malcolm Malcolmson décida de s'installer durant quelques semaines dans un endroit tranquille, pour mieux les préparer. Il redoutait tout autant les agréments d'une plage fréquentée que la solitude totale des campagnes, car il en connaissait les charmes de longue date. Aussi arrêta-t-il son choix sur une petite ville sans histoire où rien ne risquait de le distraire. Il s'interdit de demander conseil à qui que ce fût, sachant bien que chacun de ses amis aurait quelque endroit à lui recommander, quelque endroit où habiteraient, bien sûr, quelques-unes de leurs connaissances. Or comme Malcolmson désirait éviter ses propres amis, il n'avait évidemment pas l'intention de s'encombrer des leurs. Il résolut en conséquence de se tirer d'affaire par ses propres moyens. Il ouvrit une valise, y empila quelques vêtements, un peu de linge, et tous les livres dont il pensait avoir besoin. Puis il prit un billet pour la première localité qui figurait sur l'indicateur des chemins de fer, et dont il ignorait tout.

Lorsqu'il débarqua à Benchurch, après un voyage de trois heures, il était assez content de lui : on ne risquait guère de retrouver sa trace, et il avait la certitude de pouvoir enfin travailler en toute tranquillité d'esprit. Il se rendit d'abord à l'unique auberge de ce bourg somnolent et y retint une chambre pour la nuit. Benchurch ne s'animait vraiment qu'une fois toutes les trois semaines, quand s'y tenait un gros marché fort achalandé ; le reste du temps, le pays n'offrait que les séductions du désert. Dès le lendemain de son arrivée, l'étudiant se mit en quête d'un pied-à-terre propre à lui assurer une tranquillité plus grande encore que celle que la quiète auberge du Bon Voyageur lui garantissait déjà. Il ne tarda pas à trouver quelque chose qui lui convenait et qui comblait, au-delà de toute espérance, ses aspirations à la solitude. En fait il aurait été plus juste de parler de désolation que de solitude pour rendre l'atmosphère du lieu et donner l'idée la plus exacte de l'isolement de la bâtisse. C'était une vieille demeure massive et biscornue de style jacobéen , surmontée de lourds pignons et percée de fenêtres extraordinairement petites, placées bien plus haut qu'elles ne le sont d'ordinaire dans les constructions de genre. Un haut mur de briques assez grossier l'entourait entièrement. A mieux l'examiner, elle évoquait davantage une demeure fortifiée qu'une simple maison d'habitation. Mais tout compte fait, elle était loin de déplaire à Malcolmson. " C'est exactement ce qu'il me faut, pensa-t-il. Et je serais ravi de pouvoir la louer. " Quand il eut la quasi-certitude qu'elle était inhabitée, il ne se tint plus de joie.

Au bureau de poste, on lui donna le nom et l'adresse de l'agent de location. Celui-ci, Mr. Carnford, parut grandement surpris du désir qu'il lui exprima de louer une partie de l'antique demeure. Cet aimable vieux gentleman fut absolument incapable de cacher sa jubilation à l'idée que quelqu'un pouvait envisager d'habiter ladite maison

- Pour tout vous dire, expliqua-t-il, je serais assez enclin, d'accord avec le propriétaire, à céder la maison gratis au premier venu, pour un terme ou deux. Rien que pour habituer les gens d'ici à la voir occupée. Elle a été si longtemps inhabitée, voyez-vous, qu'une sorte de prévention ridicule pèse sur elle ; une prévention qui ne peut disparaître qu'avec la venue d'un locataire... un locataire, précisa-t-il après un bref coup d'œil au jeune homme, qui serait un étudiant comme vous, et qui aurait besoin de calme pour un bout de temps.

Malcolmson se dit à part lui qu'il n'était point nécessaire de demander à Mr. Carnford des éclaircissements au sujet de la " prévention ridicule " à laquelle il venait de faire allusion, car il savait qu'il pourrait les obtenir en détail par ailleurs, en cas de besoin. Il régla d'avance les trois mois de loyer ; on lui en donna quittance ; et il sortit clés en poche, avec le nom d'une vieille femme qui pourrait s'occuper de son ménage. Il regagna le Bon Voyageur afin de parler à l'aubergiste. C'était une brave femme naturellement affable et enjouée ; et il lui demanda conseil pour les provisions de bouche dont il désirait constituer une petite réserve. Dès qu'il lui eut dit où il comptait s'installer, elle leva les bras au ciel, avec un air de surprise alarmée :

- Pas à la Maison du Juge ! s'écria-t-elle en pâlissant.

Il lui décrivit le lieu où se trouvait la demeure, car il ne savait pas comment elle s'appelait. Quand il eut terminé, elle s'exclama :

- Ah ! je m'en doutais ! je m'en doutais ! C'est bien l'endroit. C'est la Maison du Juge. Je m'en doutais!

Il la pria de lui dire tout ce qu'elle savait de cette maison, et pourquoi on la nommait ainsi, et ce que les gens avaient à lui reprocher. Elle lui répondit qu'on l'appelait comme cela dans le pays parce qu'il y avait des années et des années - elle n'aurait su dire exactement combien, car elle n'était pas de la région, mais elle pensait que cela remontait certainement à plus de cent ans - c'était la maison d'un juge. D'un juge qui terrorisait tout le monde par ses sentences impitoyables et par l'implacable hostilité dont il faisait montre, aux assises, à l'égard des accusés. Quant à ce que les gens avaient contre la maison elle-même, elle l'ignorait totalement ; et elle avait souvent cherché à le savoir, mais personne n'avait jamais rien pu lui dire de précis. Mais à en croire le sentiment général, il y avait sûrement quelque chose ; et, quant à elle, elle n'aurait pas voulu, même pour tout l'or de la Banque d'Angleterre, passer une heure toute seule dans cette maison. Ayant dit, elle s'excusa de son bavardage :

- Je n'aurais pas dû raconter tout cela, bien sûr surtout pas à un jeune monsieur comme vous, - et il faut me pardonner de vous avoir parlé à cœur ouvert. Mais aller vivre là-bas, tout seul... Si vous étiez mon fils - excusez-moi encore de vous dire les choses comme je les pense -, vous n'y dormiriez même pas une nuit. Dussé-je aller tirer moi-même la grosse cloche d'alarme qui se trouve sur le toit de cette vieille maison !

Fin :

En entendant sonner la cloche de la Maison du Juge, les gens commencèrent à s'assembler. Des lanternes et des lumignons de toute sorte brillèrent dans la nuit. Et bientôt une foule silencieuse, angoissée, se hâta vers la vieille demeure. Quelqu'un frappa à sa porte ; mais nul ne répondit. On l'enfonça ; et la foule se précipita vers la salle à manger d'apparat, conduite par le Dr Thornhill.

Là, le corps de l'étudiant se balançait au bout de la corde de la cloche d'alarme ; et, du haut de son cadre, le juge souriait narquoisement...

B.Stoker, " La Maison du juge " in L'invité de Dracula (10/18)

et un contrôle...

Vous répondez obligatoirement par des phrases .

A/ Vérification de la mémorisation des acquisitions culturelles ( 6 points)

1/ Quel événement concernant l'histoire de la langue française est rattaché à la date : 842 ?

2/ Qu'est ce qu'un " dogme " ?

3/ En quel siècle la langue française est devenue langue littéraire ?

4/ Qu'est ce que le positivisme ?

5/ Donnez un synonyme de " irrationnel " ( synonyme = mot de même sens )

6/ Donnez le sens de " anthologie ".

B) Vérification des connaissances techniques sur la Cafetière

1) Quels sont les trois critères qui caractérisent une nouvelle ?

2) Dans quel cas une nouvelle est-elle fantastique ?

3/ Quel est le passage de la Cafetière dans lequel on rencontre un ralenti narratif ?

4) Quelle est la durée en heures des événements insolites ?

5) Qui est l'auteur de la Cafetière ?

6) Qui est le narrateur dans la Cafetière ?

7) A quelle personne ( je, nous, il ) s'exprime-t-il ?

C/ Vérification de la lecture des Nouvelles. ( 6 points)

1/ La morte amoureuse est un thème rencontré dans la Cafetière.

Dans quelle autre nouvelle se rencontre ce thème. ( soyez précis pour répondre)

2/ La chambre est le lieu des événements insolites dans la Cafetière.

Citez deux autres nouvelles dans lesquelles les événements se produisent aussi dans une chambre.

 

D/ Question subsidiaire : quelle est la logique narrative utilisée dans le récit suivant? Quel était le contenu de la lettre ?

 

Il tenait une lettre à la main il leva les yeux me regarda puis de nouveau la lettre puis de nouveau moi derrière lui je pouvais voir aller et venir les taches rouges acajou ocre des chevaux qu'on menait à l'abreuvoir la boue était si profonde qu'on enfonçait dedans jusqu'aux chevilles mais je me rappelle que pendant la nuit il avait brusquement gelé et Wack entra dans la chambre en portant le café disant Les chiens ont mangé la boue je n'avais jamais entendu l'expression il me semblait voir les chiens des sortes de créatures infernales mythiques leurs gueules bordées de rose leurs dents froides et blanches de loups mâchant la boue noire dans les ténèbres de la nuit peut-être un souvenirs les chiens dévorants nettoyant faisant place nette: maintenant elle était grise et nous nous tordions les pieds en courant en retard comme toujours pour l'appel du matin manquant de nous fouler les chevilles dans les profondes empreintes laissées par les sabots et devenues aussi dures que de la pierre et au bout d'un moment il dit Votre mère m'a écrit Ainsi elle l'avait fait malgré ma défense je sentis que je rougissais il s'interrompit essayant quelque chose comme un sourire mais sans doute lui était-il impossible non d'être aimable (il désirait certainement l'être) mais de supprimer cette distance cela étira seulement un peu sa petite moustache dure poivre et sel il avait cette peau du visage tannée des gens qui vivent tout le temps au grand air et mate quelque chose d'arabe en lui sans doute un résidu d'un que Charles Martel avait oublié de tuer alors peut-être: prétendait-il descendre non seulement de Sa Cousine la Vierge comme ses nobliaux de voisins du Tarn mais encore par dessus le marché sans doute de Mahomet il dit Je crois que nous sommes plus ou moins cousins mais dans son esprit je suppose qu'en ce qui me concerne le mot devait plutôt signifier quelque chose comme moustique insecte moucheron et de nouveau je me sentis rougir de colère comme lorsque j'avais su cette lettre entre ses mains, reconnu le papier Je ne répondis pas il vit sans doute que j'étais en rogne je ne le regardais pas lui mais la lettre j'aurais voulu pouvoir la lui prendre et la déchirer il agita un peu la main qui la tenait dépliée , des coins battirent comme des ailes dans l'air froid ses yeux noirs sans hostilité ni dédain cordiaux même mais distants eux aussi peut-être était-il seulement tout aussi agacé que moi me sachant gré de mon agacement tandis que nous continuions cette petite cérémonie mondaine plantés là dans la boue gelée faisant cette concession aux usages aux convenances par égard tous deux pour une femme qui malheureusement pour moi était ma mère et à la fin il comprit sans doute car sa petite moustache remua de nouveau tandis qu'il disait Ne lui en veuillez pas il est tout à fait normal qu'une mère Elle a bien fait Pour ma part je suis très content d'avoir l'occasion si jamais vous avez besoin de et moi Merci bien mon capitaine et lui Si quelque chose ne va pas n'hésitez pas à venir me, et moi Oui mon capitaine il agita encore une fois la lettre

(Claude SIMON) La Route des Flandres ( début du roman )